2 juillet 2013

Grande braderie des travailleurs "Low cost"

Augusto est Portugais, il a 35 ans. Dans son pays, la misère décime tout. Il n’a plus un euro en poche. Il veut s’en sortir et mettre sa famille à l’abri du désastre qui se profile à l’horizon. 

L’entreprise EYP qui l’emploie, lui propose alors de le détacher en France et de travailler pour le compte de la société Spie Batignolles. Tant pis si la somme qu’il va percevoir est dérisoire. Tant pis si les règles de sécurité ne sont pas respectées. Les français, eux, lorsqu’ils travaillent, ressemblent à des Playmobil tellement leur protection est assurée. Il a conscience de représenter une main d’œuvre à bon marché car il sait bien que la détresse des uns fait le bonheur financier des autres.

Sur le chantier de Villeneuve-la-Garenne, il ne compte pas ses heures et travaille vite, certainement trop vite, c’est une obligation car il faut respecter impérativement les délais sous peine de ne pas percevoir son salaire. Mais une dalle de coffrage mal arrimée se détache, Augusto est dessous et n’a pas le temps de s’écarter. Elle vient s’abattre sur lui ne lui laissant aucune chance de survie.

Depuis la directive européenne de 1996 prévoyant le détachement temporaire de travailleurs entre pays de l’UE, cette pratique s’est démultipliée puisque qu’en 2011, on dénombrait 435 000 personnes sur notre territoire national, sans compter tous ceux qui ne sont pas déclarés. La plupart d’entre eux employés dans le BTP, se soumettent aux cadences infernales d’employeurs sans scrupules, voulant construire à moindre frais pour réaliser un bénéfice plus important que s’ils avaient employés des travailleurs locaux.

Pour 300 € mensuels, les Bulgares se bousculent la place et ce polonais a de la chance puisqu'il vient de toucher 628,80 € pour 169 heures… De ce salaire il va falloir payer le mobil-home et les repas… pendant que les dépôts de bilan des entreprises du BTP battent leur plein en France.

Les entreprises françaises du BTP se frottent les mains, le « coût » du travail a été réduit. Nos as de la construction française privilégient systématiquement les entreprises moins-disantes et Bruxelles approuve ces comportements. En l'absence de tout contrôle véritable, ce mécanisme est devenu un outil de dumping social massif.  

C’est un véritable marché aux esclaves qui s’est créé depuis cette directive européenne. Ces itinérants viennent travailler sur notre sol pour une bouchée de pain, le salaire de la peur, le salaire de la mort !

Faute d’harmonisation sociale dans l’UE, ces travailleurs adoptent la législation de leur pays et triment pour seulement 3 € de l’heure, cette somme peut monter péniblement jusqu'à 6 € de l'heure. 

Ils ne comprennent pas qu’ils font leur malheur et celui des ouvriers du pays qui les accueille, en acceptant de travailler dans des conditions exécrables pour un salaire indécent, malhonnête, honteux, scandaleux ! Nous devons les aider à se réveiller et à se révolter.

C’est cela l’Europe qu’on nous a concoctée 
qui prône la finance avant l’humain ? 

Nous communistes, nous n’en voulons pas ! Nous l’affirmons haut et fort ! Nous devons éradiquer ces négriers des temps modernes.

Nous devons aussi nous opposer formellement à cette pratique inhumaine et moyenâgeuse, cette fabrique à esclaves, ces travailleurs « low cost » surexploités considérés comme une marchandise à bas prix qu’on peut vendre, échanger ou jeter. 

La lutte de classe n'a jamais eu autant de sens qu'aujourd'hui




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