CM St-fons 14.03.13 - Euro-Métropole


INTERVENTION DU GROUPE COMMUNISTES ET APPARENTES
Conseil Municipal Saint Fons du jeudi 14 mars 2013
Rosa RECAS

Lors du projet portant  réforme globale  des collectivités territoriales
(RGPP)  en décembre 2010, les élus socialistes avaient mené bataille contre le gouvernement de Sarkozy en rejetant ce texte.


Aujourd’hui, il le remet sur le tapis sous un nouveau nom : acte 3 de la décentralisation. Il s’appuie sur le même support que celui de ses prédécesseurs et propose un avant-projet de loi de décentralisation, qui sera débattu les jours prochains à l’Assemblée Nationale et au Sénat. Cette réforme est aussi appelée : modernisation de l’action Publique.

Or, ce texte basé sur la compétitivité de l’économie, vise uniquement à amorcer une nouvelle stratégie dans les territoires. Peu importe l’utilité publique ou l’intérêt général. Cette réforme vient s’inscrire dans la droite lignée de l’Europe libérale,  avec la création de pôles financiers centralisés et l’éloignement des citoyens du pouvoir de décisions. Trois villes sont concernées : Paris, Lyon et Marseille.

Mardi 4 décembre 2012, Gérard Collomb  et Michel Mercier ont annoncé publiquement, lors d’une conférence de presse, la fusion du Grand Lyon et du département dès le 1er avril 2015, avec  un partage des compétences, sans attendre les débats et le vote du Parlement.

Aucune discussion au sein des deux collectivités n’a été mise à l’ordre du jour. Aucune concertation avec les maires des villes concernés et la population. C’est un partage entre amis auquel nous avons affaire. Un passage en force en bonne et due forme !

Le couple Collomb-Mercier veut donc s’acheminer vers une euro-métropole qui va bénéficier d’un statut spécifique différent de celui de Paris et Marseille. Cette entité aura de nombreuses compétences, bien plus nombreuses que celles de Paris et Marseille : notamment l’ensemble des compétences dévolues aujourd’hui au département en matière de RSA, d’action sociale…. De plus, elle sera dotée de compétences économiques qui, aujourd’hui, appartiennent à la Région.

Par ailleurs, les compétences des communes seront aspirées dans un avenir proche : développement et aménagement économique, social et culturel, construction, aménagement, entretien et fonctionnement des équipements culturels, socio-éducatifs et sportifs d’intérêt métropolitain. En ce qui concerne la politique de la ville, de l’habitat, de l’urbanisme, de la communication, de la voirie, de l’eau, des nuisances sonores… : c’est le même sort qui leur ait réservé.

La liste est longue et très dense : plus de deux pages de compétences sont inscrites dans le texte de loi.

Cette métropole doit être pensée et ne pas être une perspective d’intégration féroce, de négation des espaces de démocratie locale et de proximité que sont les communes ou les départements ou encore la mise en concurrence avec les régions. 

Elle pourrait être à visée progressiste, rapprochant les territoires, gommant les inégalités géographiques, sociales et économiques en faisant des métropoles urbaines, des intercommunalités de projets entre villes.

Mais, force est de constater que la loi instituant les ressources propres de cette euro métropole, c’est-à-dire la fiscalité, n’a toujours pas vu le jour. Difficile donc d’apprécier l’impact économique sur la population en l’état !

Les Elus communistes et apparentés tirent la sonnette d’alarme. Ils sont déjà intervenus sur ce sujet par l’intermédiaire de Martial Passi, lors du débat organisé le vendredi 1er février 2013, deux mois après l’annonce fracassante du couple Collomb-Mercier. D’autres élus sont intervenus : les conseillers généraux du canton de Vénissieux, Mme Burricand, M. Falconnet, et l’ADECR du Rhône. Le sénateur Guy Fisher a, lui aussi dénoncé l’accroissement des inégalités et, à court terme, la suppression des communes dans un «  nouveau mille feuille ».

La France n’a pas besoin d’une commission de Bruxelles bis à la tête de chacune de ses régions et de ses métropoles créant des déséquilibres flagrants entre les régions surpuissantes face aux départements affaiblis et aux communes chargées de gérer uniquement l’état civil !

C’est une concentration de pouvoirs antidémocratiques dont nous ne voulons pas ! Cette réforme va ligoter l’autonomie des politiques locales.

Nous exigeons une véritable concertation auprès des élus du Grand-Lyon et du Conseil Général. Nous exigeons aussi que les partenaires sociaux et des habitants, soient partie prenante de ce débat.

Un referendum auprès de la population est indispensable car cette réforme de décentralisation ne doit pas se faire sur le dos des citoyens.

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