29 août 2013

Syrie : le remède pire que le mal

La perspective de frappes aériennes sur la Syrie semble se préciser d’heure en heure. Il s’agit de « punir » Bachar Al Assad, selon l’expression de François Hollande.
Que le dictateur syrien soit un salopard et le bourreau de son propre peuple ne fait de doute pour personne. Mais une intervention militaire occidentale est-elle de nature à offrir une perspective démocratique à la Syrie ? Bachar Al Assad est bien capable d’avoir utilisé des armes chimiques contre des populations civiles. Mais il n’est pas le seul. Il n’y a pas en face de lui que des progressistes et des démocrates. Des forces extrémistes et des fous de Dieu prennent un poids de plus en plus important. Et ceux-là aussi sont prêts à tout pour parvenir à leurs fins.
Des enquêteurs de l’ONU tentent d’établir les responsabilités mais il apparait que Washington, Londres et Paris soient prêts à intervenir sans attendre leurs conclusions, d’autant que le recours à la force devrait s’opérer hors de l’instance internationale, en raison de l’opposition de la Russie et de la Chine.
Tout cela est donc bien hasardeux et, disons-le, extrêmement dangereux. Le remède risque d’être pire que le mal.
Nul n’ignore que cette région du monde est une poudrière. Et puis ne convient-il pas de tirer les leçons des expériences précédentes ? 
Où en est l’Irak dix ans après le déclenchement de la guerre de Bush au prétexte inventé de toutes pièces de la détention d’armes de destruction massive ? C’est le chaos. Où en est l’Afghanistan après douze ans de présence militaire occidentale ? Les talibans sont toujours là face à un pouvoir rongé par la corruption et qui renforce leur crédibilité. Où en est la Libye ? Les factions rivales se déchirent.
La Syrie présente une configuration sans doute pire encore car l’opposition y est totalement disparate avec, de surcroît, l’engagement des émirats du Golfe, l’envoi de djihadistes sur le terrain, qui rendent actuellement impossible tout règlement politique. S’il est un geste utile à faire, il est davantage dans l’aide que nous pouvons apporter aux forces démocratiques syriennes afin qu’une alternative se dessine et que s’éloignent les dictatures qu’elles soient militaires ou théocratiques. La perspective qui aujourd’hui menace est d’ajouter la guerre à la guerre et les morts aux morts.
Voici dix ans, la France pouvait s’honorer de se dresser contre les projets de va-t-en guerre de Bush en Irak. Il est regrettable que tel ne soit pas le cas aujourd’hui.
L’Assemblée nationale est convoquée, le 4 septembre prochain, pour débattre de ce sujet mais sans vote. Avec mon groupe parlementaire, nous mettrons en avant tous les risques que présente cette nouvelle aventure militaire.

28 août 2013

Réforme des retraites : Sarkozy et le Medef en avaient rêvé, Hollande l’a fait !

Allongement de la durée de cotisations à 43 ans d’ici 2035 et augmentation des cotisations, voilà ce qu’a concocté le PS dans le dos des français, des jeunes et des salariés.
Travailler plus pour gagner moins ! 
L'argument selon lequel nous devrions travailler plus longtemps à cause de l'allongement de notre durée de vie est fallacieux. Il faut savoir que notre espérance de vie en bonne santé s'élève seulement à 62 ans. On nous dit aussi que dans quelques années, il n'y aurait pas suffisamment de jeunes pour cotiser pour les plus vieux, cet argument n'est pas recevable puisque la France compte un grand nombre de naissances qui assurent le renouvellement des générations, contrairement à l'Allemagne en autres.
On nous trouve des boucs émissaires : les fonctionnaires seraient trop nombreux et coûteraient trop cher ; on jalouse les régimes spéciaux, les intéressés cotisent pourtant à ces fameux régimes si bien qu'ils en deviennent spéciaux ; les retraités vivraient dans l'opulence par rapport aux jeunes générations... en fait, on nous sert à chaque fois les mêmes recettes. On veut nous monter les uns contre les autres dans l'objectif inavoué de rendre moins attractif le régime par répartition pour que nous options pour un régime privé et plus onéreux au bénéfice des financiers.
Des solutions il y en a :  une femme retraitée sur 3 vit sous le seuil de pauvreté. Augmentons le salaire des femmes pour plus d'égalité, cela rapporterait 50 milliards d'euros à la sécurité sociale, Créons des emplois qui rapporteraient 15 milliards de recettes, Optons pour une cotisation additionnelle sur les revenus financiers qui engrangerait 25 milliards d'euros, Supprimons les exonérations injustifiées des cotisations patronales qui rapporteraient 35 milliards d'euros.
Nous communistes, nous ne battons pas en retraite !
Nous serons en première ligne, le 10 septembre prochain, pour nous opposer à cette réforme injuste et inacceptable. Nous demandons : 
  • La retraite à taux plein à 60 ans
  • Son montant au moins égal au niveau du SMIC
  • Abroger les décotes
  • Calculer sur les 10 meilleurs années pour le privé et les 6 derniers mois pour le public
  • Comptabiliser les années d'études
C'est un choix de société et un enjeu de civilisation
 Rendez-Vous le 10 septembre pour une
 journée nationale d’action interprofessionnelle avec grèves et manifestations
et ne pas laisser les propositions du MEDEF faire la loi. 

26 août 2013

« I have a dream », l’hymne à la liberté et à l’égalité de Martin Luther King


Le 28 août 1963, un siècle après la proclamation d’émancipation de Lincoln, premier pas vers l’abolition de l’esclavage, Martin Luther King clame son très célèbre « I have a dream », au terme d’une marche qui a rassemblé 250 000 personnes devant le Lincoln Memorial à Washington D.C. Il rêvait d’un monde où les hommes de toutes les couleurs seraient égaux, un monde de paix, harmonieux et égalitaire.

[…] Nous devons faire le constat tragique que les Noirs ne sont pas encore libres […] J’ai fait un rêve, qu’un jour, l’état de l’Alabama, dont le gouverneur actuel parle d’interposition et de nullification, sera transformé en un endroit où des petits enfants noirs pourront prendre la main des petits enfants blancs et marcher ensemble comme frères et sœurs [...]

Adepte de la non-violence, Martin Luther King a été un fervent militant en faveur des droits civiques des noirs aux Etats-Unis. En 1964, son rêve prend corps dans une loi sur les droits civiques abolissant la ségrégation raciale dans les écoles et dans le monde du travail, promulguée par le président JF Kennedy. Cette même année, il devient le plus jeune lauréat du prix Nobel de la paix. Même s’il a été assassiné un jour d’avril 1968, Martin Luther King a su, mieux que quiconque, parler des idéaux de paix et impulser cet élan vers la liberté.

Il rêvait de vivre ensemble. Son message, en faveur de l’égalité des blancs et des noirs aux Etats-Unis, portait l’espoir. Plus qu’un discours, « I have a dream » est aujourd’hui encore un hymne à la liberté et à l’égalité. 50 ans après, les mots de Martin Luther King conservent toute leur force et leur portée universelle.

Vivre ensemble ne s’improvise pas, il s’agit de s’assumer comme acteur de sa propre histoire, développer la solidarité, former à la citoyenneté, apprendre à chacun à reconnaître en l’autre, la même liberté que l’on s’applique à soi-même, promouvoir des valeurs communes et travailler les différences.

Ici et partout ailleurs, combattons inlassablement les tentations de repli sur soi, refusons la haine de l’autre.

« Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots. »

A lire sur le blog de Michèle Picard